Sommaire
REMERCIEMENTS : 5
INTRODUCTION.. 7
PARTIE 1. 16
LE CULTE DU FAUX : LA CONSTRUCTION DE LA FEMME. 16
1°) LE MAQUILLAGE. 17
2°) LES POSTICHES : L’ELEMENT FACTICE DE LA COIFFURE. 25
3°) LE CORPS EN CAGE : LE CORSET ET LA CRINOLINE. 32
PARTIE II 40
UNE BEAUTEE EPHEMERE : 40
LA FEMME MYSTIFIEE. 40
1°) LA JEUNESSE, UN GAGE DE BEAUTE. 41
2°) LES SOINS. 50
3°) LA PHYSIOGNOMONIE : « QUAND LE CORPS REVELE L’AME ». 59
PARTIE III 69
L’UNIVERS SOCIETAL DE LA BEAUTE. 69
1°) L’EDUCATION DE LA JEUNE FEMME : LA BEAUTE COMME GAGE DE REUSSITE. 70
2°) LA PRESSION COMMERCIALE ET MEDIATIQUE : UNE NORMALISATION DES ‘CANONS’ DE BEAUTE. 77
3°) LA RECEPTION DE CETTE PREOCCUPATION ESTHETIQUE DANS LA SOCIETE. 85
CONCLUSION.. 94
BIBLIOGRAPHIE GENERALE. 95
I. Sources primaires. 95
1. Ecrits de l’époque. 95
2. Manuels de savoir-vivre. 96
3. Périodiques de l’époque. 98
II. Sources secondaires. 98
4. Ouvrages et articles. 98
5. Ouvrages spécifiques. 100
6. Catalogues d’exposition. 100
7. Conférence. 100
Je tiens tout d’abord à remercier Mme Meneux d’avoir soutenu ce sujet, et de m’avoir accompagné lors de cette année.
Lors de mes recherches, j’ai pu être aidé par les personnels de la bibliothèque des Arts décoratifs et de la Bibliothèque Nationale de France. Je les remercie de m’avoir permis l’accès aux ouvrages nécessaires à cet écrit. Un remerciement notamment à Melle Beuvin et Mme Belloir pour m’avoir indiqué certains ouvrages, et pour m’avoir conseillé.
Je remercie chaleureusement mes relecteurs, Melle Meleuc-Aubrée et M. Salachas. Merci pour votre soutien, et les conseils avisés.
Un remerciement tout particulier à M. Prospert, qui m’a épaulé tout le long de la recherche, mais aussi lors de la rédaction et pour l’impression de ces volumes.
Merci à tous mes collègues de m’avoir soutenu, et à mes proches d’avoir été présents et attentifs.
« Bref, il n’y a rien au corps de la femme que par ordre, symétrie, figure et habitude ne demonstre que la vénusté et netteté lui est propre, tellement qu’il semble que Dieu, créant le corps de la femme, ait amassé en luy toutes les graces que le monde universel pourrait comprendre. »[1]
Lors de cette étude, nous avons pu détacher petit à petit tous les accessoires qui créent au final cette image figée, délicate, et fière des femmes de l’époque. On peut peu à peu alors effectivement parler d’un type spécifique féminin sous le Second Empire. Le terme « construction » est d’autant plus approprié en vus de toutes ces méthodes. Les femmes telle une pancarte de publicité affichent le luxe, l’envie d’un pays tout entier de s’inscrire dans un siècle de renouveau industriel. On s’ouvre au monde, le commerce et les transports véhiculent d’autant plus ces artifices. Et comme nous avons pu le voir l’industrialisation permet de réelles innovations.
Les innovations sociales de l’époque mettent à la fois la femme sur un piédestal de crystal, aux mille reflets de fragilités et de luxe affriolants, et serre celle-ci dans un carcan de tissus étouffants, d’artifices tout autant d’accessoires oppressants. La femme est esclave d’une société qui la convint du bien fondé de son comportement, et s’enroule avec un plaisir innocent dans ses longs tissus tentaculaires. De part leurs contraintes, ces artifices tant nocifs que gênants nous apportent un visage tout caractéristique de cette époque. Le ridicule qui les caractérise de plus en plus montre une évolution des mœurs, mais il faut bien comprendre comme le dit Bouchot : « C’est la philosophie à tirer de ses colifichets ; rien n’est ridicule dans les objets frôlés chaque jour ; à la longue seulement, et au fur et à mesure de leur disparition et de leur oubli, ils font rire. »[2]. Ces femmes qui ainsi peuvent provoquer le rire pour des contemporains actuels, montre au plus près les préoccupations de toute une époque. Le terme de « mythe esthétique » est un terme particulièrement adapté pour le Second Empire qui plonge la femme dans un mensonge puissant, ne laissant guère une once de vérité effleurer leur vues. Certes, la nature reste prônée comme un signe d’élégance, de bon chrétien, mais la recherche constance d’artifice démontre qu’on cherche toujours une Vénus de Milo, que l’on extrapole par tous les moyens possibles.
Avec la fin du Second Empire, les femmes débutent une autre approche de leur corps, et finalement ne font que suivre les nouvelles exigences sociétales pour arriver à une nouvelle silhouette bien plus longiligne. Nous avons pu voir la forme des corsets par exemple, qui avec la fin du Second Empire et l’arrivée de la IIIeme république se font au plus près du corps, au plus près des hanches. En réalité, le docteur O’Followell ne s’étonne pas de cette évolution restant dans la contrainte alors qu’on pourrait penser à une envie d’émancipation :
« Est il extraordinaire que se plaçant à des points de vue aussi différents : le médecin n’envisageant que la question scientifique, le corsetier ne voyant que les exigences de la coquetterie, le créateur ou la créatrice d’un modèle ne considérant que son invention n’aient pu parvenir à s’entendre ? L’accord entre les parties cantonnées chacune dans ses retranchements n’est plus possible, nous le verrons, qu’au prix de concessions mutuelles, non de complaisance mais justement autorisées. »[3]
La construction de son image reste donc trop « rentable » pour oublier tous ces artifices, et c’est avec la nouvelle approche, voir la nouvelle écoute du corps déjà amorcée au Second Empire, qui crée en fait une certaine évolution de la considération esthétique féminine. La lutte qui commence sous le Second Empire, devient sous la IIIème république un débat ouvert. Les praticiens se plaignent ouvertement de la nocivité des fards, de façon plus virulentes que celles jusqu’à alors. Les nouveaux produits se doivent d’avoir certains contrôles, et l’on voit une multitude de publications aux rapports alarmants. Puisque la femme vit pour être mère, on met alors d’autant plus une argumentation sur les méfaits du port du corset par exemple sur l’enfant. Ainsi, on arrive peu à peu à une condamnation sévère du corset afin de remettre à flot les naissances dans une France fortement touchée par la guerre de 1870.
Un nouveau débat accompagne alors cette « émancipation » de postiches et artifices. Preuve de l’encrage de ces artifices comme autant de pièces à l’œuvre esthétique de la femme, certaines voient l’abandon de ces artifices comme une lutte première pour être une personne à part égale. C’est le combat des nouvelles femmes de la IIIème république qui s’émancipent de plus en plus. Le costume se démocratise ensuite, la fin de la crinoline sonnant le plus grand glas sur cette mode. Le corset devra encore attendre, mais une nouvelle question brûle les lèvres de ces femmes timides à choisir cette voie si incongrue : Serons nous toujours attirantes sans eux ? Les antiféministes jouent ainsi cette nouvelle carte, et force aux bons souvenirs du Second Empire. Dans leur analyse Cécile Dauphin et Arlette Farge, révèlent que les antiféministes prédisent la fin de séduction. Si pour certaines il s’agit d’une véritable inquiétude, nous voyons ainsi l’impact que l’on attribue aux artifices, certaines féministes cherchent à proposer encore des solutions d’alternatives , des « contre-modèles ».
[1] Louanges et beauté des dames, dans : Lola Montes, L’art de la beauté, Paris, Rivages, 2012, p. 152.
[2] p. 168.
[3] Ludovic O’followell,, Le corset, histoire, médecine, hygiène, [T.1], Paris, A.Maloine, 1905, p. 9